Après le viol en réunion et en public de Caroline Sinz, place Tahrir, les commentaires vont bon train.

Masochiste, je les ai épluchés.

Affligeants, mais malheureusement guère surprenants.

Encore une fois, hommes et femmes de gauche comme de droite se rejoignent en une idée commune:

"L'avait qu'à faire attention, cette gourde/salope/allumeuse/irresponsable”.

Waou.

Des siècles de progrès humain pour en arriver là.

L’idée générale?

Une femme, blonde de surcroit, et, sacrilège, en jean’s, n’a rien à faire au milieu d’hommes occupés à cette grande cause qu’est la Révolution.

Forcément, le mâle, quand il révolutionne, ça lui échauffe les sangs, ça lui tourneboule un peu la bile, ça lui titille la testostérone, et si une femelle pas trop flétrie passe par là, hop, il évacue un peu de son stress d’Homme en marche vers le progrès.

Rah la conne.

Pourquoi s’acharner à s’exposer comme ça, dans une zone à risque?

De nos jours, pourtant, il y a tant de saines occupations sans danger pour une femme.

Je ne sais pas, moi, le jogging par exemple?

Ou aller au lycée? Ou, chez une copine alors? Non plus?

Ah, damned.

Si elles n’étaient pas si tentantes, aussi.

Toutes ces femmes, filles, fillettes, si provocantes, avec leurs jupes/jean’s/burkas.. bref, leur corps, là.

Quel manque de respect pour les hommes que leur remuer sans arrêt sous le gland tous ces globes de chair ferme ou tendre , sans considération pour leur nature profonde de chasseurs..

Des millénaires d’évolution pour ça:

Alors, si je parle respect de la femme, déjà, je perds les trois quarts du monde, “ah font chier ces féministes (aigries, mal baisées et hystériques) avec leurs droits des femmes, et les droits des hommes y sont où, hein, y sont où, elles nous emmerdent, l’égalité elles l’ont eu, qu’elles nous fassent pas chier maintenant”,

alors bon, parlons respect de l’homme.

Même pas l’Homme grand H, non, l’homme, le couillu, juste lui.

Quel respect pour les hommes y a t’il dans cette idée que l’on se fait d’eux, et qu’on leur renvoie d’eux, de grosses brutes décérébrées incapables de se retenir d’aller fourrer leur braquemart dans tout ce qui ressemble de près ou de loin à une coquillette?

Fait-on aussi peu de cas de leur capacité à penser, à se contrôler, à être empathiques?


Dois-je encourager mon fils à se conduire comme un sagouin sous prétexte que c’est dans sa nature?

Dois-je empêcher ma fille de porter une jupe, sous prétexte qu’il est dans sa nature, à elle, d’être une proie?